La réforme structurelle de la Police Nationale, conduite à bas bruit par son Directeur Général, va entraîner la
dislocation de la Police Judiciaire dont la vocation est d’enquêter sur les crimes les plus graves et complexes.
Ses effectifs seront redéployés dans une filière Investigation placée sous l’égide d’un directeur départemental
de la police nationale (DDPN).
L’objectif affiché de désengorger les services d’investigation des commissariats, noyés dans le traitement de la délinquance de masse, se fera au détriment des missions de la Police Judiciaire.
La conséquence la plus immédiate de la réforme sera la disparition de la Direction Centrale de la Police
Judiciaire, héritière des Brigades du Tigre, et avec elle, le savoir faire, l’expérience et la spécialisation de tous
ses enquêteurs.
La compétence des services de Police Judiciaire, jusque-là régionale, voire nationale, sera réduite à l’échelle du département.
L’Association Nationale de Police Judiciaire (ANPJ), nouvellement créée, dénonce le sacrifice de la Police Judiciaire.
Résolus à ne pas subir, ils ont décidé, le 17 août 2022, de la création de l'Association Nationale de Police Judiciaire (ANPJ).
Elle a pour mission d'étudier tout sujet, de proposer toute réforme et d'agir dans tous les domaines juridiques,
judiciaires, administratifs ouverts à l'activité professionnelle de ses membres. Cette association, apolitique et sans étiquette syndicale, a également pour mission de promouvoir la place des enquêteurs et auxiliaires de police judiciaire et d'assurer leur défense dans l'exercice de leurs fonctions et missions.
L'ANPJ affirme que les raisons ayant conduit à la naissance des Brigades du Tigre sont plus que jamais d'actualité face à une délinquance toujours plus violente, organisée, puissante, mobile, et dotée de moyens technologiques et financiers considérables.
Sacrifier la Police Judiciaire est incompréhensible et inacceptable.
Ses succès et son indépendance sont unanimement salués par les acteurs de la chaîne pénale, au premier rang desquels les Magistrats Instructeurs (AFMI) et les Procureurs de la République (CNPR) qui ne cachent pas leurs inquiétudes face à la réforme.
L’ANPJ refuse l’application de cette réforme à la Police Judiciaire dont elle demande la sanctuarisation.